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La Stèle de Cer Nuhn
1 décembre 2013

Prologue - L'Âge des Alcyons (Extrait)

Titre_lagedesalcyons


          Une terre blanche. Immaculée. Presque aveuglante. Des montagnes immenses entrecoupées ça et là de fleuves tumultueux et de forêts inextricables. Un endroit unique où la sérénité n'est le fruit que de l'harmonie parfaite entre la nature et les êtres qui y vivent. Une terre accueillante. Une terre que chacun voudrait fouler. Cette terre, c'est celle d'Abred. En apparence hospitalière. Calme et Sereine. Mais une terre qui recèle de nombreux secrets et qui cache maintes entailles que le temps ne parvient à cicatriser. Des blessures si profondes qu'elles mirent à mal le précaire équilibre que les Dieux avaient tenté de préserver.   

          Mais remontons les aiguilles du temps et revenons bien avant ma naissance et celle de mon père. Revenons plus de mille ans avant cette histoire. A l'âge des Alcyons. Là où tout a commencé. 
 
          Quatre races cohabitaient et régnaient alors sur Abred. Parmi elles, celle des Hommes. La plus répandue. Ils furent les premiers êtres à avoir bâti des villes, construit des fortifications, cultivé les terres et élevé le bétail. La majorité d’entre eux vivaient dans les neuf Baronnies, aux lois et aux règles propres à chacune. Ils s'installèrent au nord du continent du levant, à l'est.
          Un autre peuple, moins nombreux et, dit-on, davantage refermé sur lui-même, occupait le continent du Couchant, à l'ouest, au sein-même d'une immense forêt impénétrable connue sous le nom d'Ellen Shïn. Ce peuple, c'est le mien. Celui des Elfes. Nous vivions alors en communion avec la nature, établissant des tribus au milieu des arbres. Nous partagions notre quotidien avec les semi-humains, ces êtres issus de croisement entre animaux et Hommes. De natures calmes et réfléchies, toutes les autres races nous respectaient.
          Toutes, exceptés, peut-être, les Nergals. Ces créatures mi-Hommes, mi-Démons. Issus d’on ne sait quel accouplement. Des êtres dégénérés , dépourvus de toute moralité mais néanmoins de grands guerriers, solides et agiles. Peu nombreux, ils vivèrent reclus durant plusieurs centaines d’années dans de sombres contrées pauvres et arides.
          Enfin, dernière race, mais non des moindres, celle des Nains. Farouches guerriers. Puissants. Impétueux. Ils s"étaient retirer sous terre afin d’exploiter les nombreuses richesses que recouvrait le sol d’Abred et les montagnes de l’Est. C’est dans leur royaume qu’arrivait l'une des trois racines d’Yggdrasïl, l’Arbre-Monde, garant de notre équilibre. Celui par qui la paix est, et demeure. Il fut planté par les Dieux au moment où les Hommes s'étaient mis en tête de coloniser chacun des 3 continents d’Abred. Les luttes fratricides pour la conquête de nouveaux territoires les avaient contraints à établir de nouvelles lois pour maintenir l'ordre sur Abred. Il fut donc décidé que les trois racines et la cime de l’Arbre-Monde seraient confiées à des races, certes, pour certaines moins peuplées, mais également plus dignes de confiance.

          Les Nains se virent, alors, confier l'une d'elle. Sans être les plus sages des humains, leur obsession pour tout ce qui est question d'honneur et d'orgueil les empêcheraient, quoiqu'il arrive, de trahir leur parole. Et ils défendraient leur racine, dussent-il pour cela, y laisser leur vie. La deuxième fut mise entre les mains des Siriens, peuple régnant sous les mers pour qui la nature et les océans sont des éléments bien plus importants que leur propre existance. La dernière, enfin, fut confiée aux loups, considérés comme les plus sages du monde animal terrestre. La cime, quant à elle, avait été mise sous l'aile protectrice des Phénix, seigneurs du monde animal céleste.
          Ainsi réparti, Yggdrasil était intouchable et les Dieux maintenaient le contrôle d'Abred. Du moins le pensèrent-ils. Car, il était dit que le salut d’Abred dépendrait de la survie d’Yggdrasïl en cela qu'il était l’Arbre-Monde. Celui qui permettait à toutes les races de vivre en harmonie et qui assurait la sauvegarde de la nature et des êtres vivants. Et nombreux furent ceux qui, pris d’un élan de folie ou d’une extrême mégalomanie, tentèrent de couper les racines et de trancher la cime de l'arbre, afin de rompre cet équilibre précaire et de régner en maîtres absolus sur la petite planète.

          Le plus célèbre d’entre eux était un Démon répondant au nom de Pélops, à qui Hadeertäs, Dieu des Enfers, avait confié le contrôle des Ténèbres. Il fut le plus illustre car il faillit parvenir à ses fins, créant le trouble parmi les Dieux, semant la zizanie entre les Hommes et parvenant à s’attacher les services des Nergals et des Siriens, convaincus de sa capacité à diriger le monde. Il parvint à arracher la cime et deux des racines d’Yggdrasil, mais un héros se mit en travers de son chemin pour mettre fin à ses sombres desseins : Mylénas le Centaure. Grand rassembleur devant l’Eternel, Mylénas parvint à rallier la cause des Barons, des Elfes et des Nains. De nombreux animaux terrestres et célestes rejoignirent ses forces et il créa « l’Alliance Divine ». Et c’est à la tête de cette puissante armée, non sans l’aide inespérée d’une coalition Sirienne, qu’il parvint à réduire à néant les troupes de Pélops et à arrêter le Démon au moment où il s’apprêtait à couper l’ultime lien qui maintenait l’Arbre-Monde en vie. La puissance de Pelops était telle qu’aucun être vivant ne semblait en mesure de freiner son terrible projet. Pourtant, Mylenas se présenta à lui et un terrible combat eut lieu. Protégé par les Dieux, le Centaure vint à bout de Pélops, qu’il renvoya dans ses propres ténèbres.
          Les Dieux, conscients des failles du système qu'ils avaient mis en place, décidèrent alors de confier de nouveaux pouvoirs à ceux qui avaient permis de sauver Yggdrasil. Ainsi, Mesdena le loup, maître des animaux terrestres, Ankaa le Phénix, seigneur des animaux célestes, Enkhi le Sirien, roi des animaux marins et Mylenas le Centaure, maître incontesté des Hommes et semi-Hommes furent désignés ambassadeurs des Dieux. Ils reçurent le droit de communiquer avec une des leurs : Lua, Déesse de la Lumière et messager des Dieux.

          La planète blanche vécut là ses plus sombres heures. Et la reconstruction fut lente et délicate. Mais l’harmonie revint égayer les coeurs et chacun put vivre de nouveau en paix, sans qu'aucun trouble ne vînt perturber la tranquillité d’abred... Jusqu’à ce que le sort n'en décidât autrement, et que les éléments n’en vinssent à se déchaîner de nouveau… Un mal plus puissant encore frappait à nos portes et menaçait de s'abattre sur nous.

          L'histoire qui va suivre est la mienne et celle de mes compagnons. Mais elle est avant tout celle d'Abred. Et je ne sais si je pourrais, un jour, voir de nouveau ma terre telle que je l'ai connue.  

 

 ©2003-2013 - La Stèle de Cer Nuhn

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